Lettre d’infos d’Europe Écologie Les Verts – Voironnais-Bièvre juin 2019

Le nouveau Parlement européen

L’élection a eu lieu et notre groupe passe de 50 élu.e.s à 75, c’est à dire 10 % des parlementaires. De quoi peser sur les orientations de cette mandature.

La Vague Verte que nous vous annoncions est passée par là. En Allemagne (20,5 % des voix), au Luxembourg (18,9 %), en Finlande (16 %). En Belgique le résultat est de 15,2 % et même 19,9 % dans le collège francophone. En Irlande (11,4 %), au Royaume Uni (11,1 %) et aux Pays-Bas (10,9 %), la progression est nette avec des résultats à plus de 10 %. En Autriche, les Grünen baissent légèrement à 14,8 % (-0,4%) mais il s’agit d’un net redressement par rapport aux législatives.

En France, avec 13,5 % des suffrages, nous avons eu 13 élu.e.s mais le treizième siégera quand le Brexit sera effectif (s’il est effectif). Il s’agit de Yannick JADOT, Michèle RIVASI, Damien CARÊME, Marie TOUSSAINT, David CORMAND, Karima DELLI, Mounir SATOURI, Caroline ROOSE, François ALFONSI, Salima YENBOU, Benoît BITEAU, Gwendoline DELBOS-CORFIELD et, en treizième position, Claude GRUFFAT.

Une pensée particulière pour les deux régionales (Rhône-Alpes) de l’étape : Gwendoline DELBOS-CORFIELD (Isère) et Michèle RIVASI (Drôme).

Les résultats en Isère

En Isère, nos résultats (ici la carte des résultats de l’Isère pour 2019), avec 16,2 %, sont supérieurs à la moyenne nationale (13,5 %), ce qui n’est pas nouveau.

Vous trouverez sur notre site un jeu de cartes de l’Isère qui retracent nos résultats pour les scrutins précédents.

En 1994 (carte Isère 1994), notre score était très faible 3,4 % (2,9 % France entière) et nous n’avons eu aucun élu (contrairement à 1989, avec 10,6 % France entière).

L’année 1999 (carte Isère 1999) est proche de 1989 : 12,3 % en Isère, 9,7 % France entière. Les années en « 9 » nous sont favorables et nous avons 9 élu.e.s.

L’année 2004 (carte Isère 2004), une année en « 4 », nous reculons à 10,4 % en Isère (7,4% France entière et 6 élu.e.s).

Le scrutin de 2009 (carte Isère 2009) a été pour nous celui de nos meilleurs résultats : 21,6 % en Isère (16,3 % France entière, avec 14 élu.e.s pour 72 sièges).

En2014 (carte Isère 2014), nous redescendons tout en étant meilleurs qu’en 2004 : 12,3 % en Isère et 9 % France entière (6 élu.e.s).

Les PLU intercommunaux de la Bièvre : entre obsessions et occasions manquées

La loi est formelle, l’échéance ne devrait pas être encore repoussée : les plans d’occupation des sols (POS) disparaîtront le 31 décembre 2019. D’ici là, ils devront avoir été transformés en plans locaux d’urbanisme (PLU). Cette disposition, couplée avec le transfert quasi-général de la compétence urbanisme aux intercommunalités, explique que de nombreux PLU intercommunaux (PLUi) sont en cours d’adoption définitive. C’est ainsi que sur notre territoire, les PLUi de Bièvre-Isère-Communauté et Bièvre-Est ont été récemment mis à l’enquête publique.

Chacun de ces PLUi est marqué par une obsession : pour le premier, le Center Parcs de Roybon, pour le second, la zone commerciale de Bièvre Dauphine. Ou l’art de concevoir un mauvais projet et de s’y accrocher.

Apparemment, le projet Center Parcs n’est pas « le » projet principal en matière touristique. Le Projet d’aménagement et de développement durables (PADD) évoque les pôles touristiques majeurs mais il s’agit de La Côte Saint-André et de Faramans et il veut modérer la consommation d’espace. Et pourtant il est là, avec ses 1 000 logements à construire qui dévorent 203 hectares de zone naturelle à raison de 5 logements par hectare.

En revanche, la « place centrale » de Bièvre Dauphine (on croit rêver!), cette zone commerciale hors agglomérations, est clairement affichée :

Parmi les occasions manquées, l’incapacité de ces territoires à aborder avec efficacité la question des déplacements ou celle de la préservation des espaces naturels et agricoles.

Le projet de Plan Climat Air Énergie Territorial du Pays Voironnais : une fausse ambition

La Communauté d’agglomération du Pays Voironnais (CAPV), qui s’était fait labelliser Territoire à énergie positive (TEPOS), a élaboré un Plan Climat air énergie territorial (PCAET), qui reprend l’objectif de neutralité énergétique en 2050 avec l’objectif de diviser par deux la consommation d’énergie et de multiplier par 10 la production d’énergie renouvelable. Ce plan fait l’objet d’une enquête publique jusqu’au 30 août.

Le PCAET couvre la période 2019 – 2025 et il fixe un objectif intermédiaire à 2030 : une baisse de 20 % de la consommation d’énergie par rapport à 2014 avec une production d’énergie renouvelable multipliée par 2,6.

Nous savons tous l’importance de la lutte contre la crise climatique. Le PCAET est-il à la hauteur ? Les objectifs fixés seront-ils atteints ? Y a-t-il à la CAPV une majorité politique pour cela ?

Le Plan lui-même estime que le potentiel de réduction des consommations d’énergie à l’horizon 2050 est de 40 % (l’objectif est de 50%) avec une étape à 18 % en 2030. Pour le potentiel de développement des énergies renouvelables, loin d’une multiplication par 10, le Plan estime possible une multiplication par 3,5 à l’horizon 2050 après une étape à 2,6 en 2030. La neutralité énergétique revendiquée ne sera donc pas atteinte. On voit bien que l’objectif est en réalité une simple intention.

Afficher une intention de neutralité énergétique en 2050 tout en affirmant qu’elle est impossible à cette date est une mauvaise méthode qui, sous couvert d’ambition, vide le plan de son impératif.

Cette manière de faire est propice aux renoncements. C’est ce que montrent les deux exemples qui suivent.

La première action du Pays Voironnais est de « renforcer la prise en compte du PCAET dans les projets portés par l’intercommunalité ». Dans les faits, la CAPV adopte des projets d’aménagement urbains qu’elle qualifie de structurants. On devrait y retrouver l’exigence du PCAET, d’autant que le Pays Voironnais est déjà labellisé TEPOS. Pendant que le PCAET était écrit, le Pays Voironnais planifiait l’aménagement dit du quartier-gare de Moirans sans aucune ambition en matière de performance énergétique, qu’il s’agisse d’une consommation allant au-delà de ce que permet la réglementation thermique actuelle ou de l’obligation de production d’énergie renouvelable.

Lors du second forum PCAET, a été évoquée une prescription applicable dans les nouvelles zones d’activités économiques du Pays Voironnais : l’obligation faite aux entreprises de d’équiper le toit des bâtiments en panneaux photovoltaïques. Dans les nouvelles zones d’activités, pas pour les nouveaux permis de construire dans les zones existantes.

Le PDF illustré de l’article, c’est ici : lettre d’info juin 2019

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