Le Dauphiné Libéré évoque dans son édition du 3 avril 2023 les difficultés (qui finalement n’en sont pas) de la commune de Voiron à acquérir de nouvelles machines à voter pour faire face à l’augmentation du corps électoral.

La commune de Voiron est la seule en Isère à être équipée de machines à voter. La commune souhaiterait une levée du moratoire sur l’extension de l’usage des machines à voter à d’autres communes (pour que la production de machines reprenne) et la députée de la neuvième circonscription soutiendrait cette demande.

Ce n’est pas une bonne idée.

Ces machines sont présentées comme sûres et permettant « un gain de temps pour les électeurs et les assesseurs, notamment lors du dépouillement ».

Le vote en France est une forme de rituel républicain, avec ses bulletins, ses urnes transparentes et son dépouillement public. Cela prend un peu de temps, et alors ? En quoi gagner une heure est-il si important qu’il faille renoncer à ce rituel ?

Même si le vote électronique était garanti, est-il aussi rapide qu’on le dit ? En fait non.

Pour le vote lui-même, appuyer sur l’écran n’est pas plus rapide que de mettre une enveloppe dans une urne. Pour certaines personnes, c’est un peu plus compliqué.

Après la clôture du scrutin, il faut contrôler les émargements : s’assurer que le nombre d’émargements n’est pas différent de celui des votes recensés. Cela prend du temps et le résultat n’est pas bon.

Lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2022 à Voiron, 11.193 suffrages ont été retenus pour 11.178 émargements. L’erreur est en fait plus importante car la commune utilise une machine de vote par bureau de vote et la somme des différences pour les 10 machines est de 21, soit 0,2 % des suffrages enregistrés. Un scrutin fiable à 99,8 %, ce n’est pas suffisant, ce n’est pas acceptable.