La pollution de l’air dans notre territoire : un enjeu de vie ou de mort

La pollution de l’air agit sur la santé et elle tue à long terme. Deux publications récentes portent un éclairage particulier sur ce fléau. L’OMS invite à fixer des objectifs de qualité de l’air plus ambitieux. Santé Publique France a calculé pour notre région la mortalité attribuable à la pollution de l’air.

Les nouvelles lignes directrices de l’OMS

Tout d’abord, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis à jour ses lignes directrices relatives à la qualité de l’air, 16 ans après ses orientations de 2005. Les pouvoirs publics doivent mener les politiques nécessaires pour ramener la pollution de l’air au niveau de la valeur-cible.

Il n’y a pas de seuil en-deçà duquel elle ne serait pas dangereuse. Plus la valeur est basse, moins elle provoque de maladies ou de décès. Après revue des études scientifiques disponibles, l’Organisation Mondiale de la Santé a diminué les valeurs cibles de ses lignes directrices, en particulier pour les PM2,5, les PM10 et les NO2.

Lignes directrices OMS relatives à la qualité de l’air : particules (PM2,5 et PM10), ozone, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre et monoxyde de carbone. Résumé d’orientation. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2021

Le dossier complet n’est pas disponible en français, mais il peut être consulté en anglais.

Les calculs de Santé Publique France

De son côté, Santé Publique France a réalisé une étude sur l’impact effectif de la pollution de l’air extérieur dans notre région (Auvergne-Rhône-Alpes).

Principales conclusions : Chaque année en Auvergne‑Rhône‑Alpes près de 4 300 décès seraient attribuables à une exposition de la population aux PM2,5 et 2 000 décès à une exposition de la population au NO2, polluant traceur
du trafic routier. Ainsi, l’exposition de la population aux PM2,5 et au NO2 serait responsable de respectivement de 6,7 % et 3,1 % de la mortalité annuelle.

Si le seuil de 10 μg/m3 de PM2,5 (l’ancienne valeur-cible à respecter fixée par l’OMS en 2005, aujourd’hui ramenée à 5 μg/m3) avait été respecté partout, 1 029 décès auraient été évités.

On trouvera cela dans la synthèse de l’étude.

Pour plus de détails sur note territoire, il faut consulter l’ensemble de l’étude, et en particulier ses annexes :

On découvre que le seuil de 10 μg/m3 de PM2,5 a été dépassé de peu pour le Pays Voironnais mais que la nouvelle valeur-cible est largement dépassée sur l’ensemble de notre territoire.

La surmortalité liée à la pollution par les particules et celle liée aux oxydes d’azote telle qu’elles sont estimées ne s’ajoutent pas (il peut y avoir une double exposition).

Les tableaux des pages 60 et 61 évaluent l’impact dans le Pays Voironnais à 48 à 70 morts par an. Dans le territoire de Bièvre-Isère, l’impact est de 23 à 30 morts. Il est de 8 à 11 morts en Bièvre-Est.

Agir est indispensable.

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