Communiqué – Parkings des gares

Gratuité ou paiement des parkings, ce n’est pas une question de principe mais d’efficacité au regard des objectifs. Pour nous, écologistes, l’objectif principal est de lutter contre la pollution et le dérèglement climatique, et donc de développer l’usage des transports en commun. Au regard de cet objectif, la gratuité des parkings de gare est actuellement la meilleure solution.

La CAPV s’est placée sur un autre terrain, essentiellement financier et moral. Elle n’atteindra pas ses objectifs (voir ci-après). Il est vrai que pour une partie des élus qui ont voté la mise en tarification, la question n’était pas là.
L’explication a été apportée par A. MOREAU, vice-président à la CAPV lors d’une réunion sur le quartier gare : le parking de Moirans ne peut pas être gratuit s’il est payant à Voiron. Ainsi, la CAPV fait payer les parkings de Rives et Voiron pour ménager l’amour
propre de la municipalité de Voiron.

LA CONCERTATION N’A PAS ÉTÉ RÉELLE
Sur la forme, la décision de la CAPV montre son incapacité à mener une concertation. Elle a bien discuté après le succès d’une pétition citoyenne : elle y était obligée par la Charte de la démocratie participative votée en février 2013 par le conseil communautaire. Pourtant, les participants à ces discussions protestent : les propositions qu’ils ont élaborées n’ont pas été soumises au vote des élus : lors de leur réunion préparatoire le 8 novembre, les élus n’ont même pas été invités à se prononcer sur la gratuité. Les citoyens engagés dans la démarche de concertation n’exigeaient pas de décider à la place des élus : juste que les élus décident en examinant leurs arguments, ce qui n’a pas été fait.
En refusant d’appliquer la charte de la concertation qu’elle a elle-même votée, la CAPV se déconsidère.
Certains élus opposent à la concertation un refus de principe : la mise en tarification ayant été votée, ils ne peuvent accepter l’idée d’une remise en cause.
Nous affirmons que la démocratie participative ne s’oppose pas à la démocratie représentative. Bien au contraire. En permettant le dialogue entre la population et les élus sur des sujets qui crispent, elle évite le rejet de la classe politique.

LA SUPPRESSION DE 130 PLACES DU PARKING DE LA COSTE EST UN CONTRESENS
La décision n’a jamais été prise mais elle a été annoncée : la CAPV supprimera 130 places de stationnement dont l’aménagement réalisé il y a 10 ans lui avait coûté 600 000 € HT de travaux.
Le maire de Moirans veut faire supprimer ces 130 places de stationnement qu’il avait fait aménager en 2005, lorsqu’il était président du Pays Voironnais.
L’actuel président croit judicieux de faire construire des logements contre le talus de la gare, empêchant ainsi tout développement futur de celle-ci. Il justifie cela par le coût élevé d’acquisition du terrain (on peut lui dire : le terrain a coûté 258 000 €, les travaux d’aménagement 2,3 fois cette somme).
La perte provoquée par la destruction de ces places est supérieure à tout ce que la mise en paiement pourrait rapporter.
Au-delà des apparences (création de 408 places) si l’on déduit les places supprimées pour construire le parking, celles supprimées pour aménager le parvis et celles supprimées sur la parking de la Coste, on arrive à une création nette de 80 places
supplémentaires.
La CAPV dépense beaucoup d’argent (plus de 4 millions d’euros HT de travaux, pour 80 places supplémentaires, c’est 50 000 € la place supplémentaire) pour un drôle de résultat.
Le Pays Voironnais a la chance d’avoir 5 gares. Celle de Moirans est une des gares TER qui comptent le plus de dessertes : c’est un atout. Les décisions de la CAPV vont bloquer le développement de cette gare, ce qui est une erreur, pour le Pays Voironnais, pour Moirans et pour le développement des transports en commun.

UN COUP DE THÉÂTRE GROTESQUE
Une fois le vote de la mise en tarification acquis à la majorité, le président de la CAPV a fait voter le report de l’attribution des marchés de gestion des parkings : il s’agirait de lancer dès à présent l’agrandissement du parking silo de Moirans (un étage supplémentaire), pour créer 110 places supplémentaires (apparemment pour compenser la suppression de 130 place parking de la Coste, suppression jamais votée – mais qui s’arrête à ce genre de détail ?).
Évidemment, il aurait été beaucoup plus malin, et beaucoup moins coûteux, de prendre cette décision (la construction du quatrième niveau : la suppression d’une partie du parking de la Coste reste une erreur) avant de lancer les appels d’offres.
Le président de la CAPV a précisé qu’il doit d’abord obtenir l’accord du préfet. Comme si le préfet avait le pouvoir d’autoriser la CAPV à ne pas respecter le code des marchés publics (car c’est de cela qu’il s’agit). Le préfet n’ayant pas ce pouvoir, nous pouvons nous attendre à un nouveau rebondissement.
En attendant, nous pouvons constater une incapacité à prendre en compte l’urgence écologique ; une incapacité à écouter ce que disent les habitants ; un gaspillage extravagant d’argent public.

Olivier Bouret et Danièle Falchier
Groupe local EELV du Voironnais
Le 30 novembre 2016


LES QUATRE OBJECTIFS DU PAYS VOIRONNAIS NE SERONT PAS ATTEINTS

Ces objectifs, tels qu’exprimés dans la note soumise au conseil communautaire, laissent de côté l’objectif écologique principal. La CAPV passe à côté des vrais enjeux. Elle n’atteindra même pas les objectifs qu’elle se fixe.
1 – faire contribuer les usagers : En réalité, les frais d’encaissement engloutiraient l’essentiel de la recette.
2 – gérer dans la durée la saturation des stationnements : le nouveau parking serait donc sous-dimensionné. L’idée est que faire payer le parking va conduire certains usagers à renoncer à s’y garer. Certes. Malheureusement, faute d’alternative satisfaisante, la plupart le feront en poursuivant leur route : faire payer les parkings, c’est conduire à plus de circulation automobile.
3 – inciter les usagers à venir en gare autrement qu’en voiture individuelle : c’est un objectif que nous partageons. Il se heurte à deux difficultés. La première, c’est que de nombreux voyageurs viennent des communes voisines et aussi des coteaux de Moirans (dont il faudrait arrêter l’urbanisation) ; la seconde, c’est l’absence de cheminements sécurisés pour les modes doux. Et le refus de la CAPV de dire que des cheminements cyclables seront aménagés sur la RD 1085 à l’occasion des travaux à venir (alors que c’est une obligation légale) montre bien que la situation n’est pas près de s’arranger.
4 – assurer une cohérence avec les dispositions s’appliquant au parking des Tisserands à Voiron : le parking municipal des Tisserands est un parking de centre-ville et la gare de Voiron est desservie par le réseau de transports en commun du Voironnais. Le Pays Voironnais avait souhaité que le prix de l’abonnement aux Tisserands pour les usagers de la gare soit supérieur à celui de l’abonnement au réseau de bus (actuellement 28 € par mois).
Les parkings de Rives et Moirans sont dans une situation bien différente (situés en périphérie et desservis par quelques bus par jour). L’objectif de « cohérence » de la CAPV est donc curieux.

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